Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France, Mains d’œuvres/Saint-Ouen, Les Journées Danse Dense/Pantin, CDC Toulouse/Midi-Pyrénées, Centre National de la Danse/Pantin, Les Éclats – Pôle régional de développement pour la culture chorégraphique en Poitou-Charentes, La Friche des Lacs de l’Essonne/Viry-Châtillon, Le Générateur/Gentilly, Micadanses/Paris, Honolulu/Nantes
Presse
Ann Yven, www.mouvement.net, 02/2016
(…) Dans une contorsion des membres, des pieds, les rimes, les mots s’entrechoquent et se convoquent. La scansion est libre, le rythme lent, le flot continu pendant 40 minutes. Le temps de digérer cette langue joueuse, qui regorge de liaisons dangereuses pour dénoncer les fautes et les malaises contemporains (« Je vous parle d’un tank … L’état dur j’en sais quelque chose… »). À côté, les nappes sonores du guitariste Raphaël Vanoli naissent d’un effleurement ou d’un souffle sur les cordes amplifiées. Une délicate mise en bouche.
Thomas Hahn, www.dansercanalhistorique.fr, 11/2015
(…) Autre recherche sur le rapport entre le geste et la parole, Exercitare de Marion Uguen part de structures rythmiques et gestuelles simples, mais variées à l’infini, laissant beaucoup de liberté pour improviser. Et pourtant, cet exercice-là donne à sentir, à tout moment, que la recherche a maturé, jusqu’au bout. Entre la chorégraphe-interprète et le musicien expérimental Benjamin Colin se crée une aspiration commune, une étoile du nord vers laquelle les sons, les mots et les mouvements du corps vont converger.
Les instruments de musique, étalés sur une table basse comme pour un dîner, créent leur chorégraphie sonore, alors que les allitérations poétiques du style « les doigts c’est douteux, c’est tout doux, d’où te viennent ces doigts… » créent la même fluidité et la même cohésion que les gestes d’Uguen.
Du début à la fin, la chorégraphe-interprète se tient debout, face public, pour Exercitare sa musique visuelle et verbale (« patrimoine… moine… non… non…merci… »). Chaque instant intrigue grâce à l’intensité des liens organiques entre les trois entités, dans une convergence parfaite.
Thomas Adam-Garnung, www.ballroom-revue.net, 11/2014
(…)Marion Uguen pratique devant nous une improvisation voix, corps, musique, tout en douceur, comme en transe, où l’on ne sait plus bien si c’est le geste à peine posé qui lui intime l’ordre d’arrêter là sa phrase sans point, ou si c’est la voix blanche qui contamine le corps au point de ne faire de lui que la caisse de résonance des accents ténus qui émergent des mots proférés. A force d’un travail minimaliste, presque dépersonnalisant, Marion Uguen réalise le tour de force de faire entendre les mots autrement, presque avec les yeux, en tout cas d’une façon poétique, forcément musicale. (…)